Comment écrire une histoire "convenable" ?

21/07/2016 09:36

COMMENT ON ECRIT L’HISTOIRE  » CONVENABLE  » AU PAYS DES DROITS DE L’HOMME : EN SACRIFIANT TOUT A LA HIERARCHIE EN PLACE, ET A SA PROPRE CARRIERE.

Par quelle opération maléfique la France a-t-elle pu transformer les atrocités commises en 1789 et durant les années suivantes, en des exploits glorieux, célébrés par des  » universitaires  » que l’ont croyait honnêtes, mais qui se sont révélés d’authentiques idéologues menteurs, manipulateurs, ou, si l’on veut être plus indulgents à leur égard, manipulés eux-mêmes, en tous cas inintelligents ?

La  » mécanique « , pour être agréé comme  » historien  » patenté par le système en place, qui détient le pouvoir  à un moment donné, est admirablement décrite dans un ouvrage bien écrit, par deux historiens qui, précisément, en font partie :

 » Pour franchir les degrés de la pyramide, il faut satisfaire à des rites de passage : l’agrégation, la thèse de troisième cycle, le thèse de doctorat, ensuite, publier des travaux  » remarqués  » (c’est à dire conforme à l’idéologie dominante). L’auteur de ces travaux leur dénie toute valeur en eux-mêmes, et ne leur reconnaît qu’une seule fonction : ils permettent seulement QUE JOUE LA COOPTATION PAR LE HAUT. L’exercice de celle-ci appartient à UN PETIT NOMBRE DE MAÎTRES DE LA CORPORATION ……. De véritables propriétés se définissent en histoire, imposant à chaque chercheur de se  » domicilier  » dans un secteur précis. Les RAPPORTS DE POUVOIR entre historiens ont ainsi une influence directe sur le configuration du savoir historique …. »

Ce n’est évidemment pas le public ( = les lecteurs des livres d’histoire) qui influe sur la qualité, la valeur, la véracité des travaux de l’historien : ce sont les mandarins qui détiennent le pouvoir dans les milieux fermés de l’ « Histoire »- en premier lieu ceux qui enseignent dans les facultés, ceux qui dirigent et composent les comités de rédactions des revues, ceux qui dirigent les collections chez les éditeurs connus -, qui commandent et imposent le discours qu’il est CONVENABLE de tenir :

 » Ce sont les pairs qui apprécient la  » conformité  » du produit aux  » lois du milieu « , avant de lui conférer le label de la corporation, et de permettre à son auteur d’accéder au rang de locuteur habilité « .

(Guy BOURDE et Hervé MARTIN, Les Ecoles historiques, Paris, 1983 et 1997, Editions du Seuil, pages 352 et suivantes).

Je confirme, en ma qualité d’ancien universitaire, que cela est vrai : manier la brosse à reluire avec talent et assiduité, ne pas s’écarter du discours convenu et convenable, sont des conditions indispensables pour accéder à la carrière, et pour gravir  les barreaux de l’échelle. La médiocrité intellectuelle, dans cette sorte d’exercice, est un atout souvent considérable, la « hiérarchie  » étant par là assurée, en accueillant en son sein préférentiellement cette sorte de personnages, de ne pas introduire dans le  » système  » des concurrents dangereux. C’est ainsi que la carrière de Reynald SECHER fut massacrée avant que d’être commencée. Il en fut prévenu par son maître le professeur MEYER., avant même de soutenir sa thèse en Sorbonne. Cet homme honnête et droit ne pouvait se plier à ces règles hypocrites. Il en a beaucoup souffert, ayant une réelle vocation d’universitaire, et l’espérance de rendre de grands services à ses futurs élèves. Qu’il se console, s’il le peut : pour les gens intègres, il est UN HISTORIEN MAJUSCULE. Ceux qui se sont opposés à ses travaux, et qui l’ont persécuté, SONT DES NAINS. Il est tout de même effrayant, lecteurs qui n’avez jamais soupçonné cela, que des êtres humains tombent plus bas que la bassesse imaginable : massacrer la carrière d’un historien jeune et brillant PARCE QU’IL A OSE DIRE LA VERITE ! Le jour ou j’aurai le temps – ou le désir -, de raconter ma vie, j’aurai maintes histoires à raconter sur la matière, car, étant de ceux qui ont apporté quelques idées, inventé quelques concepts dans les disciplines que j’ai exercées, on se doute que je connais par coeur ce milieu souvent putride, que j’ai côtoyé un certain nombre d’années, avant de lui tourner définitivement le dos. Parmi les procédés méprisables utilisés par ceux qui détiennent la  » bonne parole  » : la fermeture à quadruple tour des revues  » orthodoxes  »  pour ceux qui professent des opinions  » dissidentes « ; l’interdiction de prendre la parole dans les congrès et colloques; l’exclusion péremptoire des comités de rédaction; l’exclusion des médias  » dominants « . En bref : l’impossibilité de s’exprimer NULLE PART, une  » neutralisation  » stricte, voire la diabolisation. Le plus ridicule et le plus mesquin : ignorer lesdits auteurs  » dissidents  » dans la bibliographie qui clôt les articles, les livres, les communications de ceux qui tiennent le  » système  » : on ne cite ni leurs noms ni leurs travaux, on fait comme s’ils n’existaient pas : voila à quoi on s’abaisse, car à dire vrai, lorsqu’on est minable dans sa tête, on n’a aucune peine à utiliser des procédés minables, on est même condamné à le faire.  Ceux qui sont payés avec les deniers des contribuables, se comportent ainsi, très souvent, d’une manière lamentable. Mais tôt ou tard, ILS SONT BALAYES, car la vérité ne peut être brimée indéfiniment. C’est ce à quoi nous assistons en Bretagne, le discours historique ayant cessé d’être la propriété des héritiers du totalitarisme.

 Quant à moi, ayant très jeune fait le diagnostic précis de ces procédés mesquins, leurs tenants et leurs aboutissants, pour en avoir subi les effets pendant quelques années, et ayant réalisé qu’ils procédaient de sentiments bas, j’ai pris rapidement le parti de ne plus jamais fréquenter leurs réunions,  de me moquer joyeusement de ceux qui les pratiquent, de me payer leur tête et de les rendre ridicules, sans qu’ils puissent m’atteindre jamais : mon parcours a été très varié, très riche, et m’a mis en contact avec des milieux plus qu’intéressants, dont ils ne soupçonnent pas même l’existence. Sans jamais changer ma manière d’être, depuis mon départ de Bretagne, à 18 ans. Et sans jamais cesser de dire ce que j’avais à dire, comme on s’en est aperçu. Cela m’a valu quelques ennemis, beaucoup d’adversaires, mais, dans la distance, une grande estime de la part de beaucoup de gens.

C’est ainsi, je l’ai dit un grand nombre de fois, que fut écrite  » l’histoire  » de la Bretagne : fausse et falsifiée, non pas certes en totalité, mais sur des points essentiels, selon ce que les scribes qui falsifiaient cette histoire attendaient de leur complaisance, en récompense de la part de ceux qui détenaient le pouvoir, ou emportés par leurs fantasmes : les jacobins de Paris, centralisateurs à outrance, puis les marxistes, qui ont eu le vent en poupe jusqu’à leur destruction finale …. (Voir Mélennec, Mémoire de DEA, publié dans la site Errances, le trajet de nos grands historiens, qui ont dû  » composer  » avec le système, avec habileté, mais sans jamais sacrifier leur honneur de Bretons, au moins jusqu’à la Borderie. Et encore, sur la perversité du  » système  » qui détient le pouvoir en Bretagne).

Mes mémoires, si j'ai le temps de les écrire, fourmilleront d'anecdotes savoureuses, car je crois avoir vécu cinq vies au moins en une seule. Et, comme le dit le fabuliste, quiconque a beaucoup vécu, a beaucoup vu et beaucoup compris.

(Extraits du blog de Louis Mélennec).

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