LE DECERVELAGE DES BRETONS PAR LA FRANCE

15/12/2015 23:09
Piqûre de rappel à l'usage de ceux qui ont voté pour les traîtres qui se sont vendus à l'ennemi. 
 
 
L’étude des névroses collectives a été induite, en particulier, par les sociologues et les historiens qui se sont penchés sur les dégâts mentaux induits par l'acculturation forcée des populations Amérindiennes par les Espagnols. Cette pathologie concerne un grand nombre de nations, jadis libres.
Je me suis intéressé personnellement très tôt, à ce phénomène honteux de l'espèce humaine, dès que j'ai eu accès à l'histoire de la Bretagne, il y a quarante ans.
 
 Sous la monarchie capétienne, jusqu’en 1789, les Bretons sont très fiers de leurs origines et de leur histoire. La littérature en donne des exemples éclatants. 
Tout change à partir de la révolution dite ” des droits de l’homme “. Une phénoménale pression est progressivement exercée sur ce peuple, sans discontinuer, jusqu’en 1950-1960. C’est un véritable terrorisme d’'Etat, une vaste entreprise disciplinaire, auxquels la nation bretonne toute entière est soumise durant cette période. La ” francisation ” de la Bretagne n'est rien d'autre  qu'une répression terrible, qui s'exerce sur les cerveaux, « rééduqués » comme en Union soviétique, en Allemagne nazie, au Cambodge, en Chine communiste, en Corée du nord, durant les années terribles.
Dans ce grand lessivage des cerveaux, l'école obligatoire de Jules FERRY, colonialiste bon teint, théoricien des races supérieures et des races inférieures, les secondes ayant vocation naturelle à être ” éduquées ” par les premières – dans leur intérêt, bien entendu, qui se confond, selon la thèse française, avec celui de l'’humanité entière - joue un rôle fondamental.
 Sous l’effet de la pression colossale qui est exercée par l’Etat colonial, l'administration mise en place par lui, l’'école, les instituteurs, les professeurs, les journaux, les livres, les moyens de communication, les parents eux mêmes, tant par le non-dit que par ce qui est suggéré ou explicitement exprimé, l'enfant se met à détester tout ce qui lui rappelle l'’infériorité de sa condition : ce patois hideux que parlent ses parents et son entourage, ces costumes de ploucs et ces coiffes d’un autre âge, ces moeurs vulgaires, les tournures bretonnisantes qui infectent le beau langage français, qu'on lui présente comme étant le modèle universel, le plus bel outil linguistique inventé par l'humanité depuis le début des temps. Psychologiquement, il n’est RIEN, il le sait, il intériorise le modèle mauvais forgé de toutes pièces par le colonisateur. La névrose d'acculturation est à base de honte de soi.
 
 Le phénomène diffuse, et gagne tout l'entourage. Les grands parents, qui ne parlent ni ne comprennent le français – dans les campagnes en tous cas -, sont mis à l’écart, on ne leur parle pas : ce sont des ploucs, on se gausse de leur maladresse et de leur timidité, on ne voudrait certes pas leur ressembler, on a honte d'être leurs descendants. Un fossé culturel se crée entre les générations : les jeunes, élevés dans la civilisation qu'on croit belle du colonisateur, et les vieux, qui paraissent, oh combien, pitoyables et arriérés. Celà peut aller très loin : on a vu, dans les lycées et collèges, des enfants avoir honte de rencontrer au parloir leur propre mère, à cause de son accent rocailleux, de sa coiffe en dentelles, de son habitus de femme plouque, et prétexter l'’étude ou le travail pour ne pas montrer ce spectacle à ses camarades.
 
L'homme qui écrit ces lignes a été témoin de cela, il est hors de question pour quiconque de nier que cela ait existé. Peut-on imaginer l'horreur que cela représente ? Un breton ayant honte de sa mère, celle qui l'a engendré, parce qu'elle est bretonne !
 Au niveau individuel, les dégâts sont considérables. Les Bretons de ces générations  sont à l’image de ce qu'ont été les Juifs pendant des millénaires, les colonisés, les esclaves :  timides, honteux d’eux mêmes, des êtres convaincus de leur infériorité native. Au niveau de la nation bretonne, c’est pire : celle-ci, jadis conquérante et glorieuse, est désormais honteuse d'elle même. 
 
Une première rupture s’était produite après les invasions de 1487 et 1491. La deuxième, créée par les malades mentaux de Paris, dans le sillage de la révolution dite ” des droits de l'homme ” est infiniment plus terrible. Convaincus de leur infériorité génétique, certains bretons vont jusqu’à collaborer – certains en toute bonne foi – avec l’occupant français, pour “désincruster” ce qui reste des moeurs dont on est convaincu qu'elles sont préhistoriques. 
 
La créativité s'étiole au niveau collectif, la nation ne produit plus rien : la “ploukisation” devient effective; les natifs, guère en situation de comprendre ni d'’analyser ce qui leur arrive, comme les esclaves élevés dans une situation qu’on leur a appris à accepter, accompagnent ou précèdent le mouvement sans oser le critiquer, car on leur a ôté les moyens intellectuels de le faire.
 
La fureur anti-bretonne de la France des des droits de l'homme a dépassé des sommets vertigineux durant tout le 19ème siècle, et presque tout le 20ème siècle. L'homme breton est réduit au rang d'une chose, comme jadis les habitants des Amériques ; il n'est plus un être humain, mais une sorte d'animal inférieur, compris entre l'homme et la bête.
 
Comment des Bretons ont-ils pu donner leur voix à ceux qui les ont trahis ? Pierre Lemoine répète souvent que les Bretons sont pire que des colonisés : des esclaves. Les Bretons, comme l'a écrit l'écrivain Herbert Pagani, sont bien les Juifs de la France.
 
Je dédie cette brève étude à M.M. Le Drian, Le Fur, Molac, Urvoas : ils n'oseront pas répondre, par honte. Quant à Le Branchu et Ayrault, peut-on parler de ce qui n'existe pas ?
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Bibliographie sommaire.
 
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Broudic Fanch, L'’interdiction du breton en 1902, Spézet , éditions Coop Breizh, 1997. Ouvrage très important. 
Carrer Philippe, Ethnopsychiatrie en Bretagne, Spézet, éditions Coop Breizh, 2007.
Mannoni Pierre, La psychopathologie collective, Paris, collection Que-sais-je, pages 13 et suivantes.
Mélennec Louis, Le syndrome breton, Agence Bretagne Presse (ABP), 9 janvier  2009, et site de Louis Mélennec. 
Mélennec Louis, Injures anti-bretonnes.
Memmi Albert, Portrait d’un juif, Paris Gallimard, collection idées, 1962. Ouvrage majeur, à lire absolument.
Memmi Albert, Portrait du colonisé,
 

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