Le faux traité d'union, le vol de la souveraineté Bretonne par la france, extrait du livre bleu de Louis Mélennec

15/03/2015 23:11
 
III - LES INVASIONS DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE; L'ANNEXION DE 1491. IL N'Y A JAMAIS EU DE TRAITE JURIDIQUEMENT VALIDE DE REUNION DE LA BRETAGNE A LA FRANCE.
 
 
 
(Extraits du livre Bleu de la Bretagne, pages 43 à 52. Tapez dans Google : livre bleu de la Bretagne. 20 sites proposent cette réécriture de l'histoire de la Bretagne en téléchargement gratuit).
 
 
1 - LA VERSION OFFICIELLE DE "L'UNION" DE LA BRETAGNE A LA FRANCE.
 
 
 
La plupart des dictatures et tyrannies du monde, lorsqu'elles prétendent annexer un pays qui leur est voisin mais étranger, utilisent la même « ficelle » explicative, grosse comme une corde : on affirme - il existe toujours des complices pour donner crédit à ces fables -, que le pays en cause, a été jadis « vassal », ou « dépendant », ou « subordonné », ou dans la « mouvance » de l'envahisseur ; dès lors, lorsque l'annexion du pays conquis est réalisée, on dit qu'il a été « réintégré » et qu'il ne fait, donc, que reprendre sa place dans la « patrie » commune. C'est ainsi que la Chine, le Maroc, l'Irak tentent ou ont tenté de faire croire que le Tibet, l'ex-Sahara Espagnol, le Koweit furent jadis, en des temps heureux, réunis sous la même bannière de souverains bienveillants, et que la situation actuelle n'est que le rétablissement du cours naturel des choses. Lorsqu'on conquiert ces victimes par la force des pays envahisseurs, ils ne font que rentrer au bercail (en anglais : they only come back home !)
 
 
 
La version officielle de l'histoire bretonne - celle imposée par la France -, que tous connaissent, est la suivante:
 
–  En 1491, Anne de Bretagne, Duchesse, se "fiance" volontairement à Charles VIII. L'aimant d'amour, elle l' épouse, apportant en dot (en « dot » (!)) la Bretagne à la France.
 
–  En 1499, Charles VIII étant mort l'année précédente, elle se marie avec son successeur sur le trône de France, Louis XII : à preuve, dit-on, de son attachement à ce pays, qu'elle a épousé aussi, en se mariant avec Charles VIII.
 
–  En 1532, les Bretons, sollicitent « librement » leur « Réunion » à la France", témoignant de "la bonne amour" entre les deux peuples ( cet amour existait; simplement, ils ne le savaient pas, car ils se battaient par des guerres meurtrières depuis mille ans - sûrement par ignorance de leurs aspirations réelles, ou par plaisir (!) -, pour conserver leur liberté !)
 
–  Les Bretons adhèrent aux idéaux révolutionnaires universels, en 1789, librement aussi. Depuis lors, la Bretagne et la France sont un seul et même peuple, battant à l'unisson d'un même cœur. L'histoire de l'Union franco- bretonne est donc ... un roman d'amour !
 
Au même titre, en quelque sorte, que l' "Union" de la Chine et du Tibet, de l'Ecosse et de l'Angleterre, de l'Aragon et de la Castille ... Et ainsi de suite.
 
 
 
 
 
 
 
2 - LA VERSION HISTORIQUE REELLE : L'INVASION ET L'ANNEXION DE LA BRETAGNE.
 
Cette version des faits est absurde. Le drame réel de la Bretagne se noue à partir de Louis XI, roi de France, qui règne de 1461 à 1483. Ce roi, que l'on a appelé "l'universelle araignée", en raison de son aptitude à pousser des tentacules partout, parvient, par des moyens divers – souvent crapuleux -, à agrandir "son" royaume de plus d'un tiers, en même temps qu'il constitue une armée considérable, appuyée par un budget énorme.
 
La Bretagne, en réalité, n'a pas été « réunie » à la France, mais a été envahie, conquise, réduite, annexée.
 
L'histoire doit ici être résumée à ses éléments simples :
 
- Pendant mille ans, du 6ème au 15ème siècle, la Bretagne est en confit permanent avec la France. Des guerres fréquentes les opposent. Sauf pendant de courtes périodes, essuyant quelques échecs, la Bretagne sort toujours victorieuse de ces guerres.
 
–  Sous Louis XI (1461 à 1483), et sous son fils Charles VIII (1483 à 1498), la France devient une sorte de "superpuissance", de loin la plus importante d'Europe.
 
–  En 1487 et1488, puis en 1491, les armées de Charles VIII envahissent la Bretagne. Le rapport des forces étant disproportionné, la Bretagne est vaincue; ses armées sont détruites le 28 juillet 1488, à Saint Aubin-du-Cormier. Bien que mariée, d'une manière canoniquement valide avec Maximilien, roi des Romains (qui deviendra Empereur du Saint Empire en 1508), Anne se voit contrainte, sous l'effet des pressions auxquelles son jeune âge ne lui permet pas de résister, d'épouser le roi de France Charles VIII, qu'elle déteste, par un traité inégal et irrégulier, conclu sous la contrainte.
 
– En 1499, Charles VIII étant décédé, Anne épouse, de sa propre volonté cette fois, son successeur Louis XII, celui-ci, son proche parent, acceptant de négocier avec elle le nouveau statut de la Bretagne, sur un pied d'égalité. Par ce mariage, en raison de l'intraitable volonté de la Duchesse, le Duché redevient autonome. Le gouvernement est rétabli; Anne gouverne d'une manière ferme. A peu de choses près, tout fonctionne comme avant. Le plus important de ce traité, signé le 7 janvier 1499, énonce les dispositions prises par les deux souverains pour que la Bretagne redevienne totalement indépendante après leur décès. La couronne de Bretagne doit, par un traité non ambigu, être attribuée à leur deuxième enfant, en tous cas au légitime héritier du Duché, sans que les rois de France aient rien à y redire. Par son deuxième mariage et par ce traité, la Duchesse réussit donc à sauver l'indépendance de son pays.
 
Malheureusement, la puissance prédatrice va faire échec à ces dispositions fermes et nettes.
 
Anne décède en janvier 1514, sa fille Claude lui succède en qualité de Duchesse. Elle meurt en 1524.
 
– Par une manœuvre grossière, l'héritier légitime de la couronne ducale, Henry, deuxième fils de la duchesse Claude - en vertu du traité du 7 janvier 1499 -, est dépossédé de ses droits par le roi de France François Ier, au bénéfice de son frère aîné, François, dauphin, et héritier par ailleurs de la couronne de France.
 
Par des manœuvres gravement irrégulières (abolition du gouvernement breton, suppression des fonctions de premier ministre - Chancelier, suppression du gouvernement, mise en place, dans toutes les fonctions importantes de Français, concussion et achat des consciences, menaces exercées sur certaines familles de les déposséder de leurs biens, attribution de vastes seigneuries bretonnes à des Français, toutes manœuvres qui sont prouvées par les archives bretonnes), les Français, qui détiennent tous les pouvoirs en Bretagne après la mort de la Duchesse Anne, passent aux actes en 1532. Ces faits, méconnus ou dissimulés jusqu'à une époque très récente, sont aujourd'hui parfaitement connues, par des archives irréfutables.
 
 
 
3 - LE FAUX "TRAITE" DIT "D'UNION PERPETUELLE DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE".
 
 
 
 
 
Trente années d'occupation effective du Duché par la France, annexée en fait, indépendante en droit, trois mariages franco-bretons (la duchesse Anne épouse deux rois de France, comme indiqué plus haut, en 1491, puis en 1499 ; sa flle Claude épouse François Ier, successeur de Louis XII, en 1515), n'ont guère avancé les affaires de la France en Bretagne : le pays est toujours souverain, en attente que le légitime héritier du trône soit couronné en qualité de « seigneur naturel » de la Nation ; les Français ne font que tenir les leviers de commande, ce qui n’est pas la même chose. Les Bretons attendent l'évènement qui va permettre de se débarrasser de cette plaie : chasser les Français. A défaut d'avoir pu porter sur le trône de Bretagne Renée de France, soeur de Claude, deuxième enfant d'Anne de Bretagne et de Louis XII, les Bretons réclament Henry pour Duc, par acte notarié, dès la mort de sa mère la Duchesse Claude, car ils ne veulent en aucun cas pour souverain un prince étranger.
 
Les choses vont tourner autrement, à la grande colère des Bretons, excepté, les complices de l’opération, et de ceux qui, pris dans les nasses françaises, ne peuvent s’en dégager.
 
En 1532, avec le concours du corrompu cardinal Duprat, Premier ministre - Chancelier de France, un faux "Traité" est censé être conclu entre les Bretons et le Roi de France, à Vannes. C'est, en réalité, une imposture :
 
- Le roi François Ier de France se transporte en Bretagne, en mai 1532, dans un apparat impressionnant et menaçant, entouré de sa Cour (12000 personnes, 12000 chevaux), avec plusieurs milliers de soldats. Le Parlement général de Bretagne est convoqué à Vannes. Il se réunit le 4 août, dans un climat de peur.
 
–  Aucune négociation n'a lieu entre le roi de France et les délégués Bretons. Ceux - ci ne sont pas admis à nommer des ambassadeurs, ni à se mettre autour d'une table pour discuter les termes d'un accord éventuel.
 
–  Aucun texte commun n'est rédigé par les Bretons et les Français.
 
–  Les Bretons sont placés devant le fait accompli, sans aucun vote. Le 4 août, les députés, effrayés, sont réunis; la séance n'est pas dirigée par l'évêque de Vannes, président de droit, mais par Montejean, haut militaire français, qui se présente armé et botté. La séance est houleuse. On donne lecture publiquement d'une déclaration, aux termes de laquelle les Bretons sont censés solliciter, humblement, la réunion perpétuelle de la Bretagne avec ... son ennemi millénaire, la France. C'est un scandale. Montejean, irrité par l'opposition des délégués de Nantes, descend de sa tribune, pour tenter de les rosser.
 
–  Quelques jours plus tard, le roi de France promulgue un Edit, décrétant que le roi français a accepté la « prière » des Bretons, et que désormais, la Bretagne et la France sont unies indissolublement. Les Bretons n'ont rien sollicité, rien demandé, rien voté. Leur vœu le plus sûr – hors quelques seigneurs et autres collaborateurs -, est que les Français quittent le pays. Fait capital, le texte censé instrumentaliser ce prétendu Traité, est un édit, c'est à dire, non un acte bilatéral rédigé en commun par les deux parties, authentifié par leurs signatures, mais un acte unilatéral, rédigé et proclamé par la France seule : en d'autre termes, c'est une loi française, sans effet juridique possible en Bretagne, pays souverain.
 
L'imposture du mois d'août 1532, longtemps considérée comme un accord entre deux puissances souveraines, est aujourd'hui analysée clairement comme ce qu 'elle est : un montage imposé par la France, sous la menace, dont la seule évocation indigne toute la Bretagne cinq siècles plus tard.
 
Il est clair aujourd'hui, que les faits qui se sont déroulés à Vannes en 1532 ne sont ni de près ni de loin un "traité"; les documents qui proclament cette prétendue "union" sont des chiffons de papier.
 
La conséquence juridique de cette analyse est capitale. En droit, lorsque qu'un traité liant deux pays se révèle être nul, ces deux pays se trouvent remis dans la situation antérieure au traité nul ou annulé. Le prétendu traité de 1532 étant nul de nullité absolue, le texte qui régit les relations juridiques entre la Bretagne et la France est et reste le traité régulièrement conclu le le 7 janvier 1499 par Anne de Bretagne et Louis XII, lors de leur mariage à Nantes. Ce texte consacrant la totale indépendance de la Bretagne, les Bretons n'ayant ni traité, ni discuté, ni accepté un quelconque « traité de réunion » en 1532, la Bretagne RESTE, EN DROIT INTERNATIONAL, UNE PUISSANCE SOUVERAINE ET INDEPENDANTE : la France est une PAYS OCCUPANT, rien d'autre. 
 
 
 
@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@
 
 
 
A écouter sur Youtube : Louis Mélennec, 1532. Trois films qui font éclater dé-fi-ni-t-ve-ment la stupide hypothèse d'un traité librement discuté par la Bretagne et la France. Dix années de recherches, à la lumière des archives, et du droit des traités, de l'antiquité à nos jours.
 
 

© 2015 Tous droits réservés.

Créer un site internet gratuitWebnode