1532. LE FAUX TRAITE DE REUNION. LA CONFERENCE DE VANNES DE 2006 fait voler en éclats la légende du prétendu « traité » de « réunion » de la Bretagne à la France.
MISE AU POINT. PIQÛRE DE RAPPEL. Suites à prévoir.
Le 14 mars 2006, invité par l’Association Bretonne, le docteur mélennec donne à Vannes une conférence devant 300 personnes. Il s’agit d’exposer publiquement le résultat de ses recherches sur le prétendu « traité » prétendûment conclu entre la Bretagne et la France en 1532, en réalité un acte imposé par notre ennemi millénaire, la France, par la force, les pressions, l’intimidation, la peur, l’achat des consciences, On a voulu s’opposer à sa venue à Vannes ; Pierre Lemoine, présent, l’a imposée.
Le retentissemnet de cette conférence va être considérable. Renversant la doxa, selon laquelle le 4 août 1532, les députés membres des Etats de Bretagne, convoqués à Vannes par le roi François Ier, ont « sollicité » (sic) de celui-ci, « humblement » (sic), qu’il veuille bien « réunir » d’une manière définitive le Duché à son royaume.
C’est une imposture scandaleuse, qui a empoisonné les consciences jusqu’alors. Il n’y a eu, de la part des Bretons, aucune demande de cette nature. La France est l’ennemi millénaire de la Bretagne, depuis mille ans ; ce montage scandaleux, fabriqué par le chancelier de France, Antoine Duprat (1462 – 1535), l’homme que l’on dit le plus corrompu de France, est aussi invraisemblable qu’aurait été une demande adressée en 1940 des Français au chancelier Hitler de « réunir » définitivement leur pays à l’Allemagne nazie ! Charles VIII, pour les Bretons de ce temps, s’est comporté pendant la guerre, à l’égard du Duché, non pas comme Hitler, mais comme Attila.
La conférence est filmée in extenso par Philippe Argouarch, de l’ABP. (A l’exception des longues minutes durant lesquelles l’orateur remet à sa place Yvonig Gicquel, président de l’Institut culturel de Bretagne, qui est venu non pour s’instruire, mais pour tenter de faire de la contestation, ce qu’il a regretté, car il est hué par le public, le docteur Mélennec lui ayant ôté la parole au bout de dix minutes).
La démonstration de l’orateut, spécialiste en droit intenational, et des traités, est implacable. Voici le texte qu’il publie dans l’ABP, l’ayant dicté à Philippe Argouarc’h :
« La validité juridique des traités, au Moyen-Âge comme aujourd’'hui, est subordonnée à quatre conditions, qui doivent être impérativement réunies :
les parties contractantes doivent avoir la capacité de conclure un traité ;
elles doivent être consentantes, leur consentement devant être libre, non altéré par la contrainte, la violence ou la concussion ;
le traité doit être conclu selon les formes prévues par les coutumes constitutionnelles des États en cause ;
enfin les deux pays contractants doivent retirer du traité des avantages identiques ou équilibrés.
L'’orateur a démontré que dans le prétendu « traité » de 1532, aucune de ces conditions n’est respectée.
1) Les Français ont eu, dans cette affaire, comme seuls interlocuteurs, les membres des Etats de Bretgne convoqués à Vannes. La procédure est manifstement icontraire au droit du duché. Seuls, le Duc et son gouvernement, ont la capacité d'’initier, de négocier, de conclure les traités internationaux. Les Etats de Bretagne n'’interviennent qu'’à la fin du processus. Il sont seulement autorisés à ratifier en séance publique le traité initié, négocié et approuvé par le Duc, son Chancelier et ses Conseillers.
En contractant directement avec les États de Bretagne, instance totalement incompétente pour cela, la France a conclu un accord nul et non-avenu.
2) Les Bretons n’ont désigné aucunambassadeur, aucun délégué, aucun néggociateur habilités à négocier avec les Français. Plusieurs Bretons complaisants, acquis aux intérêts français, ont été convoqués à Chateaubriant, où le roi a séjourné plusieurs jours avant de se rendre au château de Suscinio, à proximité de Vannes. C’est là que se sont prépaés les magouilles qui se sont déroulées à Vannes le 4 août et les jours suivants.
3) Les principaux du Duché et les députés présents à Vannes, ont été circonvenus par la concussion pour certains d’entre eux. Au moment des faits, la ville est entourée par la Cour de François Ier (10 000 à 14 000 hommes), venu sur les lieux avec son armée. L'armée bretonne, elle, n'existe plus: la Bretagne est totalement à la merci des Français. Les Etats ont agi sous la contrainte ; ni de près, ni de loin, la Nation bretonne n’a exprimé le moindre consentement à l'’engloutissement du duché par la France, son ennemi millénaire.
3) Dans le duché de Bretagne, la conclusion des traités obéit à des formes très strictes : le Duc seul avec son gouvernement possède l’'initiative de négocier. Les négociations sont menées par l’intermédiaire de ministres plénipotentiaires, munis de pouvoirs spéciaux pour cela, et porteurs de directives précises.
Le texte rédigé est soumis au Duc et à son gouvernement qui, s'’ils l’'approuvent, y apposent leurs signatures. Enfin, les Éats, en séance publique, ratifient le texte.
En clair : en 1532, c'’est la France seule qui a pris l’'initiative de l’'opération. Les Bretons n'’ont désigné aucun ministre plénipotentiaire. Il n’y a eu aucune négociation, sinon des conciliabules entre la chancellerie de France et quelques Bretons acquis aux intérêts français. Aucun texte bilatéralement rédigé n’a été soumis à l’'approbation des députés bretons. Enfin, le prétendu traité a été promulgué à Nantes dans le courant du mois d'’août, non pas par les deux pays simultanément, mais par un édit de François Ier, c’est à dire par une loi française émanant d'’un état étranger, par conséquent de nul effet en Bretagne, pays entièrement souverain.
Conclusion péremptoire du Dr Melennec : 'il n’'y a eu " aucun traité entre la France et la Bretagne en 1532. Le document désigné comme tel est un chiffon de papier". Dans la mesure ou la situation de fait créée par la France est en totale contradiction avec le droit international. La Bretagne est et reste, en Droit, une puissance souveraine. Les conséquences de cette démonstration au plan international, sont considérables: en Droit, n'ayant jamais été soumise ni subordonnée, la Bretagne est en situation, maintenant, de proclamer sa réapparition officielle dans le concert des Nations européennes."
Cette interprétation est confrmée par de multiples documents et interprétations :
- La Borderie Arthur de, Histoire
- D’Argentré Bertrand, Histoire
- Pocquet du Haut-Jussé.
Cette conférence est le résultat de nombreuses années de recherches de Louis MELENNEC, qui a dû, pour y voir clair, étudier la genèse des taités depuis l’antiquité, particulièrement en Mésopotamie, en Grèce, à Rome. Ce pourquoi il n’apprécie pas que d’autres s’emparent de ses travaux et se les attribuent, les copistes « bretons » étant dans cette matière particulièrement habiles.
LOUIS MELENNEC