Chapitre II, 2 - LA BRETAGNE, PAYS LIBRE, EST UNE MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE. (pages 43 à 44)

11/07/2015 00:13
2 - LA BRETAGNE, PAYS LIBRE, EST UNE
MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE.
La monarchie bretonne n’est ni absolue, ni
arbitraire, comme elle le devient en France à partir de
Louis XI (1461-1483), plus encore à partir de François Ier
(1515-1547). Fait notable, le Duc ne peut gouverner
qu’avec ses Conseillers et son Parlement : c’est un régime
«représentatif», et même une monarchie constitutionnelle.
En principe, le Duc ne peut décider seul des
choses importantes (il y a, bien sûr, des exceptions). De ce
point de vue, l’annexion du Duché, lorsqu’elle intervient,
après les invasions françaises, constitue pour le pays une
catastrophe irréparable, en raison de la perte d’un régime
politique assez remarquable pour l’époque, et qui fonctionne
bien ; c’est une régression de plusieurs
siècles, qui produit toujours ses effets à l’heure actuelle.
Ce vide politique n’a fait que s’accentuer sous les Français,
la Bretagne est toujours gouvernée depuis la capitale
d’un pays étranger, selon des méthodes de gouvernance
désastreuses.
Nul autre que le Duc de Bretagne ne détient la
moindre parcelle d’autorité ni de souveraineté dans le
pays, qui est en tous points distinct des autres. En particulier,
le roi de France n’y possède aucun gouverneur, aucun
intendant, aucun lieutenant-général, aucun fonctionnaire, aucun
soldat, aucune place forte, ni même aucun ambassadeur
permanent. Le Duc, selon la maxime, « est roi
dans sa Duché, tout comme le roi l’est dans son royaume »; il
est « Duc par la grâce de Dieu », et « ne reconnaît au temporel
aucun instituteur, ni créateur, ni souverain, que Dieu lui
même ».
Les Français voyageant en Bretagne, sujets de leur roi, doivent
obtenir des « sauf- conduits ». Et réciproquement. La
« naturalité » bretonne n’est pas la « naturalité française » ;
elle n’est accordée qu’avec parcimonie par le gouvernement
ducal. Le Duc lui-même, lorsqu’il se rend en France,
doit en aviser le Parlement général de Bretagne – voire
être autorisé par lui à quitter le territoire national -, et être
muni des sauf-conduits à lui délivré pour se déplacer hors
de son pays.
On voit à quel point est absurde la prétention de la France
- et de certains historiens bretons - de vouloir soutenir que
la Bretagne a toujours été française, et de vouloir encore
entretenir cette légende. Cela reviendrait à dire que le Tibet
a toujours été chinois, que l’Ecosse est anglaise, etc.

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