FILLON VA TOMBER DANS LES JOURS QUI VIENNENT.

Le Canard a raison, mille fois raison.

Consultant près le Médiateur de la République, de 1992 à 1993, j'ai eu des contacts réguliers, dans la plus totale discrétion, avec ce journal à partir de 1995. Je raconterai plus tard, dans mes mémoires, dans quelles conditions rocambolesques. 

En bref : je m'étais chargé, dans le dossier de la réforme de la sécurité sociale - de ma propre initiative, sans le consentement du Médiateur, qui ne souhaitait pas du tout que je soulève ce problème, mais alors pas du tout ! -, des abus phénoménaux de certains régimes de pensions d'invalidité et d'incapacité. Grâce au concours du ministère des finances, j'ai fait des découvertes hallucinantes. J'ai poursuivi mes investigations, et rencontré un nombre très élevé de témoins, en particulier au ministère des finances, au ministère des affaires sociales, au ministère des anciens combattants, à la Cour des comptes, etc.,  pour remonter la mécanique centimètre par centimètre. Bien sûr, je mettais ma vie en péril, et je le savais parfaitement, car on me le fit savoir.

 

Etait-ce "normal" que je rencontre les journalistes du Canard Enchainé ? J'ai beaucoup hésité. Des milliards (de francs) étaient en cause, les fraudes considérables.

 

L'une des personnes rencontrées, alors incontournable  dans la gestion des affaires de l'Etat, était Michel Charasse (voir ce nom), ancien ministre, sénateur, qui régnait pratiquement en maître à l'Elysée, François Mitterrand étant incapable de remplir ses fonctions, couché la plupart du temps dans sa chambre.

Passons. Cet homme, très mal perçu dans l'opinion, avait aussi des qualités d'homme d'Etat. Il me reçut très aimablement. Il connaissait ce dossier scandaleux, qu'il avait tenté de traiter en faisant voter une loi, mais sans succès, d'ailleurs retirée par Edith Cresson, premier ministre. Sans la moindre hésitation, sans aune sorte de dissimulation, il sortit de son armoire normande, au troisième étage de l'Elysée, dans laquelle il rangeait ses papiers, le dossier en question. 

Après un entretien sans aucun détour, m'exposant avec colère pourquoi les intérêts en cause l'avaient fait échouer, il me dit, me regardant dans les yeux par dessus ses célèbres lunettes demi-lunes, en me reconduisant à la porte de son bureau, avec sa truculence inimitable  : "Docteur, j'vas vous dire une bonne chose : le Canard Enchainé, y'a qu'ça d' vrai".

 

Je rendis également visite à Olivier Dutheillet de Lamothe, secrétaire général de la présidence de la république. Mais non pas à Jacques Chirac, qui n'aurait pas même pas compris de quoi il s'agissait, et ne se serait certainement pas investi pour faire cesser le scandale. Je considérais, à l'époque, qu'il était le chef d'Etat le plus bête depuis Hugues Capet, c'est à dire depuis mille ans. J'avais tort : tous les records sont battus depuis 2012, depuis l'avènement du capitaine d'une équipe de pédalos, comme le nomme si heureusement ce bon M. Mélenchon.

L'article du Canard, en date du 1er novembre 1995,  est sorti de mes entretiens avec ses journalistes.  Malgré le dossier de preuves écrasant que je leur avais remis, il ont recommencé toute l'enquête, et vérifié très scrupuleusement la véracité des pièces que je leur avais remises. C'est à leur honneur.

 

Nous devons au Canard Enchainé de nous avoir appris qui est Fillon : un menteur, un hypocrite, un rapace.

 

Pour s'obstiner à ce point, cet homme hyper-rigide est dans le déni, ce qui soulève une dimension psychique, voire psychiatrique. 

 

Le Canard Enchaîné est-il  journal est-il de gauche ou de droite ? Qu'importe. Il fait son travail. Ce qui nous avait séduit, c'était "l'honnêteté" apparente de François Fillon. Nous ne demandions qu'à y croire, surtout après ce que nous vivons en Bretagne, la nullité absolue du personnel politique, la trahison de 2014 dans la sinistre affaire de Nantes et de la Loire Atlantique, la participation de quatre "Bretons" parmi les plus médiocres au plus minable gouvernement de la "république" française depuis son instauration en 1792.

 

Combien de scandales ont été dévoilés par le Canard Enchaîné ? Des centaines ? Non, des milliers. Ce journal, comme Minute pendant des années, a accompli une oeuvre de salut public. Merci, donc, d'avoir dévoilé à la France et à la Bretagne qui est François Fillon. Je me rappelle au bon souvenir de ces messieurs du Canard, par la présente, s'ils existent encore. Grace au Canard, Fillon ne peut  PLUS être notre candidat : nous avions voté pour un bon catholique, sincère, honnête, gentil même !  Depuis qu'on connait la vérité, nous avons en face de nous  UN VOLEUR , UN MENTEUR, un HYPOCRITE. Il dénie à quiconque le droit de lui demander de se retirer de la compétition.