La langue bretonne, patrimoine de l'humanité

30/10/2015 12:19
Docteur Louis MELENNEC
Certifié d’Etudes Spéciales
de Médecine Légale Certifié d’Etudes Spéciales
de Médecine du Travail Diplômé d’Etudes Médicales Relatives à la Réparation
du Dommage Corporel Licencié en Droit Diplômé d’Etudes Supérieures de Droit Public
Diplômé d’Etudes Supérieures de Droit Privé
Diplômé d’Etudes Supérieures de Sciences Criminelles Docteur en Droit ____________
Ancien Chargé de Cours à la Faculté de Médecine
Ancien Chargé d’Enseignement des Facultés de Droit
M. Jean-Luc MELENCHON Député européen
Rue Wirtz BRUXELLES (60 1047)
Bureau WIB 07 M 025
Objet : lettre ouverte : la langue bretonne, patrimoine de l'humanité,
écrasée par la France coloniale.
PARIS, le lundi 29 juin 2015
Monsieur le Député,
Nous savons que vous êtes un grand admirateur de la Bretagne et des Bretons. Ce qui n'est pas peu dire :
vous ne cessez de débiter sur la Bretagne ce que l'on dénomme en français du nom de « sornettes », pire : de « conneries ».
Cette vieille Nation et Civilisation est identifiée dès l'antiquité, par Jules César, qui lui consacre de longs
développements, avant même la naissance du Christ, dans son célèbre ouvrage La guerre des gaules. Cet
ouvrage manquant probablement à votre culture, nous vous signalons son existence, à toutes fins utiles ; il est
édité en format de poche : il vous en coûtera quelques euros, qui ne pèsera pas une goutte de buée dans vos
énormes revenus de député européen (12 340 euros par mois, si l'on en croit internet), vous le défenseur des
petites gens et des opprimés, comme ces malheureux Tibétains.
Les Bretons arrivent en Armorique à partir du 3ème siècle. Ils parlent leur langue, pas la vôtre, qui
n'existe pas encore, même à l'état d'embryon. Il sont un peuple – on dit aujourd'hui : une nation -,
très conscient de ce qu'il est, luttant férocement pour se défendre contre les Francs, puis les Français,
envahisseurs perpétuels, leur administrant des défaites cuisantes, jusqu'aux invasions de la fin du quinzième
siècle, et la destruction de nos armées nationales, le 28 juillet 1488 à Saint-Aubin-du- Cormier. Cette date est
la plus funeste de notre histoire, avant la shoah bretonne de 1789, qui détruit tout en Bretagne : nos
institutions, notre législation, notre fiscalité (deux fois plus avantageuse que la fiscalité française, car les
Bretons sont des gestionnaires aussi rigoureux que les Ecossais, et aussi habiles que les Suisses), notre fierté,
extrêmement ombrageuse.
Surtout, notre dignité d'hommes.
Savez-vous, monsieur Mélenchon, ce qu'est la Dignité d'un être humain ?
Commencent à cette époque de la prétendue « invention » des droits de l'homme par la France, des
persécutions linguistiques, culturelles, des flots d'injures, dont les rois de France nous avaient dispensés.
Injures qui se prolongent encore, puisque vous êtes l'auteur d'un certain nombre d'entre elles, et pas de la
meilleure éducation, loin s'en faut : vous en recevrez un catalogue avant qu'il soit peu. (Mieux : tapez dans
Google : « injures anti-bretonnes, ce qui m'évitera de perdre du temps à vous les adresser).
Les langues sont des joyaux de l'humanité. La France, mère des arts, des armes et des lois, ne le savait pas
en 1789 ; elle ne le sait toujours pas.
La langue bretonne est antique. Elle est bien plus ancienne que le français, qui nait péniblement à partir du
10 ème siècle.
Madame Henriette Walter, l'une des plus grandes linguistes françaises, désigne très justement cette langue
tardive, comme « un patois qui a réussi » . Un jargon, en quelque sorte, qui doit sa réussite au fait que la
famille capétienne réussit a capter la royauté à cette époque, puis à s'emparer des principautés à l'entour, le
plus souvent par la ruse et la force, la malhonnêteté. Un patois que les criminels de 1789 promeuvent d'une
manière insensée comme « la langue universelle », « la plus belle langue de l'humanité », « la langue de la 
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Liberté », « la langue digne d'être parlée par tous les êtres humains », « la langue qui a apporté la liberté au
monde ».
RIEN MOINS, mon bon monsieur.
Il est juste de rappeler que ces détraqués ne parlent qu'une seule langue – la leur -, qu'ils ignorent toutes les
autres ; notamment, ils ne savent pas que le monde compte, à cette époque, 7000 langues, dont ils ne
connaissent aucune. Leur expérience se compare aisément à celle de ceux qui gouvernent le malheureux
pays de France aujourd'hui, qui n'ont jamais exercé le moindre métier, que celui de mettre sur pied des
combines politiques, dans leur intérêt exclusif.
La France ne vient nullement, comme le croyait ce bon Charles de Gaulle, « du fond des âges ». Elle n'est
née, ni le jour du baptême du roi des Francs saliens, Clovis, envahisseur, cruel, étranger et sans foi, auteur
d'atrocités de la même nature que celles de Daech. Encore moins du jour de l'accession du duc de France
Hugues Capet, en 987, sur le trône du royaume fantomatique de France, qui n'a d'existence que dans les
esprits, en aucun cas dans les faits.
La France de ce temps est un confetti territorial, qui s'étend, d'une manière discontinue d'ailleurs, de Senlis à
Orléans. Si exigu que le bon roi, voyageant du nord au sud de ses territoires, dont il aurait pu faire le tour à
cloche-pied, est obligé de prendre des chemins détournés, par exemple pour contourner le donjon de
Montlhéry, afin d'éviter qu'on lui donne là une raclée, administrée par un seigneur plus puissant que lui. Votre
pays se crée très progressivement autour de la monarchie capétienne, à partir du 12ème siècle. C'est donc un
pays très tardif, comme sa langue : vous comprenez que les Français et les Bretons ne jouent pas dans la
même cour.
La langue bretonne a été massacrée des œuvres de la France, à partir de 1789, par une volonté féroce de
faire disparaître le peuple breton en l'assimilant, avec une cruauté qui a peu d'exemples dans le monde. Elle
ne renaîtra pas : soyez donc un homme heureux.
Nous avons entendu de votre bouche, des formules qui feront de vous un homme célèbre, bien après votre
disparition, et qui vous garantiront une place honorable dans les dictionnaires qui collectionnent les sottises :
«La langue bretonne unifiée a été créée par les Allemands » (!) (sous entendu : c'est un langue « nazie
»).
Non, cher monsieur, la langue bretonne est née en Bretagne (l'Angleterre actuelle), plusieurs siècles avant
notre ère. Elle n'a eu aucun besoin des diktats de l'Académie française, ou ses succédanés, ni des persécutions
de la prétendue révolution des droits de l'homme pour croître, embellir et se développer. Elle était parlée par
toute la population bretonne dans mon enfance, en 1950, dans la partie ouest de la Bretagne. Mes parents
étaient brittophones. Pour les avoir entendu s'exprimer dans cette langue admirable, je peux attester que
l'idiome français, raboté et emprisonné par l'Académie française et autres organismes similaires, n'atteindra
jamais la subtilité de notre langue nationale, née plus de mille cinq cents ans avant la vôtre.
« Le breton est la langue de la collaboration » (!)
Non, cher monsieur. La Bretagne a compté seulement quelques centaines de ce que vous dénommez des
« collaborateurs ». Votre pays, la France, plusieurs millions. Quarante millions de pétainistes en 1940,
quarante millions de pétainistes en 1944, dit la formule célèbre. Pas un allemand ne parlait le breton,
langue inconnue pour l'Allemagne. La collaboration s'est faite totalement, exclusivement, absolument en
Français. Et c'est un Français – d'ailleurs admiré par toute sa population -, le vieux maréchal Pétain, qui a
serré la main de Hitler à Montoir, sur le territoire français. Pas un Breton.
« L'école Diwan est une secte. » (!). Sûrement ! Comme l'académie française, les ministères de l'éducation
nationale, et tous les gouvernements et préfets français qui ont œuvré, avec fureur de 1789 à nos jours, pour
éradiquer totalement la langue bretonne, et toutes les officines qui ont réussi à mener à bien cette tâche si
glorieuse pour votre pays.
Il vous est enfin donné de compléter votre immense culture sur les Bretons et la Bretagne.
Le livre Bleu de la Bretagne, présenté par mes soins à Bruxelles en 2009, a été réédité en 2014. Il est 
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recommandé en téléchargement gratuit par 25 sites dans le monde, et téléchargé plus de 200 000 fois. Il a été
analysé en Allemagne, en Russie, en Belgique, en Suisse, au Canada, aux USA ... En France : zéro compte
rendu ; ce qui ne peut vous surprendre, attendu que votre pays est celui qui a « inventé » (sic!) les droits de
l'homme, et qui, selon ses laudateurs furibonds, a « apporté la Liberté au monde » (incroyable, mais vrai !).
La chance qui vous est donnée est exceptionnelle : vous trouverez en annexe un exemplaire PDF de cet
ouvrage, dont vous ferez vos délices.
En prime : mon article sur le thème : « Comment les Bretons sont devenus Français ».
Nous savons tous, cher monsieur, que vous êtes l'un des génies de ce temps. Remerciez nous de le
reconnaître.Vos ennemis sont plus cruels : «Jean-Luc Mélenchon a la plus grosse circonférence crânienne de
l'hexagone ; ne vous y fiez pas : l'intérieur est creux ».
Les insultes que vous proférez contre les Bretons, m'autorisent, au nom de mes compatriotes, à vous donner
une réplique dans des termes, plus élégants que ceux que vous utilisez pour les désigner - esclaves, nigauds,
nazis, etc. -, que vous osez utiliser à l'égard de ce peuple martyr, encore prisonnier de la violation
quotidienne de ses droits nationaux et internationaux, garantis péremptoirement par le droit international en
sa qualité de Nation, l'une des plus vieilles d'Europe.
J'ai la réputation d'être un homme courtois, un homme qui n'injurie jamais personne, mais qui passe aussi
pour ne pas travestir sa pensée.
Lisez bien ceci : cher monsieur Mélenchon : lorsqu'un être humain s'exprime par la parole, il se sert d'un
orifice qui s'appelle la bouche ; lorsque vous, vous parlez des Bretons, de leur langue, de leur culture, il
semble à d'aucuns que vous émettez des sons qui seraient dignes d'un autre orifice, qui sert habituellement à
d'autres usages. Pardonnez moi : comparaison n'est pas raison, vous avez compris que je n'oserai, moi si
réservé, penser une chose pareille : je ne fais que vous transmettre ce que l'on pense habituellement du côté
de la frontière qui sépare les Bretons de votre aimable personne. Une frontière virtuelle. Car la frontière
mentale qui nous sépare, cher monsieur Mélenchon, est plus qu'un gouffre, plus qu'un abîme : un univers,
une galaxie.
Les génies, dont vous êtes, même vivant dans l'empyrée, comme vous, se trompent aussi : soyez donc un
homme résigné ; la résignation est une vertu.
Croyez, je vous prie, à mes bien fidèles sentiments.
Louis MELENNEC, dit « le bon docteur ».

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