30/10/2015 12:13
Tout le monde sait ce qu'a été la révolution de 1789 : raboteuse et unificatrice, elle a supprimé ce que l'on dénomme aujourd'hui, avec condescendance, les "particularismes locaux".
Qui sait - qui le croira ? -, que le petit Béarn, avant d'être englouti par la France, comme la Bretagne, l'Alsace, la Savoie et Nice, a été un authentique Etat souverain, pourvu d'un gouvernement, d'une assemblée nationale, d'une législation, d'une justice propres ? Les recherches historiques de Louis Mélennec, ancien enseignant des facultés, avec bien d'autres, ont révélé aux milieux historiques et politiques incrédules, voire hostiles, que la France n'est pas UNE et INDIVISIBLE, comme on l'a enseigné dans les écoles jusqu`à ces dernières années, mais un conglomérat de provinces et d'authentiques nations, réunies par le forceps par un pouvoir parisien férocement jacobin, décidé à ranger toutes et tous sous les mêmes règles impératives, sous prétexte d'égalité, celle-ci n'étant pas une loi naturelle, loin s'en faut. Pas davantage que la liberté et la fraternité.
Ces histoires nationales locales - en particulier de la Bretagne et de l'Alsace -, sont en train de renaître, à la faveur du redécoupage désordonné et incohérent des "provinces" "françaises", qui mécontente d'autant plus qu'il a été décidé à Paris, par quelques personnes non informées des réalités historiques, et peu préoccupées des désirs réels des intéressés, qu'ils ont mission de servir, à l'exclusion de toute autre chose.
En 1789, la nation béarnaise a au moins mille ans d'existence. Férocement attachés à leur identité, les Béarnais - pas plus que les Bretons ou les Basques -, ne veulent en aucun cas devenir des Français, ce qu'ils ne sont pas, la France étant pour eux un pays résolument étranger. En deux coups de cuillère à pot, leur assemblée nationale (Les Etats de Béarn) sont supprimés, un département dont ils ne veulent pas est créé, ils sont pourvus d'un gouverneur sous le nom de "préfet", leur nation millénaire est censée n'avoir jamais existé ! Personne n'est consulté, sûrement pas la population. L'histoire du Béarn est scotomisée par Paris, et remplacée dans les écoles par une roman national unique, celui de la France centralisatrice, qui n'est en rien l'histoire des nations périphériques. La Bretagne, l'Alsace, le Pays Basque, la Savoie, Nice, la Corse, et, bien sûr, la Béarn sont engloutis autoritairement sans leur consentement dans la France, proclamée une et indivisible. Ce qu'elle n'est pas.
Qui peut douter de la véracité de cette chose étonnante ? S'il y a doute, et si l'on veut des preuves irréfutables, qu'on veuille bien consulter les livres du regretté professeur Tucoo-Chala, l'historien incontesté du Béarn, en particulier le petit traité qu'il publia en 1970, dans la collection Que sais-je, aux Presses universitaires de France. Un demi-siècle déjà !
Nul doute que la conférence de Louis Mélennec, dont on peut lire Le Livre Bleu de la Bretagne, offert en téléchargement gratuit par plus de 20 sites internet, va créer la surprise. Cet historien, docteur en droit, ne propose rien d'autre que de remettre à l'endroit ce qui a été mis à l'envers par des historiens qui n'ont guère eu le loisir ni l'envie, par souci de leur carrière, au pays autoproclamé des droits de l'homme, de s'exprimer librement, jusqu'à une période très récente. Ce vaste mouvement de réécriture de l'histoire est universel.
La biographie de Louis Mélennec est lisible dans Internet en tapant dans la case Google ces deux mots : mélennec wikipédia. L'obstination de cet historien breton à vouloir à tout prix dire la vérité, irrite profondément les vieilles lunes qui s'accomodent du mensonge, et ne veulent en aucun cas que la lumière soit faite sur les impostures de l'histoire. On se demande à quoi répond cette appétence pathologique pour le mensonge.