Les Bretons esclaves

22/03/2015 00:26

ARCHIVES (2007). COMMENT LES BRETONS SONT DEVENUS ESCLAVES. COMMENT LE PAYS DES DROITS DE L'HOMME A DISSIMULE SES CRIMES.

 

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COMMENT LES BRETONS SONT DEVENUS ESCLAVES. Comment le pays des droits de l'homme a dissimulé ses crimes (2007).

 

 

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Ce texte a été publié en 2007 dans le site de Louis MELENNEC. Il figure ici à titre de piqûre de rappel, pour ceux qui méritent la punition que leur infligent enfin les Bretons, suite à l’affaire de Nantes, qui a révélé au public incrédule ce qu’ils sont. On dit qu’ils ont maintenant quelques « difficultés » lorsqu’ils se présentent en public. D’aucuns refusent de leur serrer la main : c’est justice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EXTRAITS DU SITE DE LOUIS MELENNEC. TEXTE PUBLIE EN 2007.@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@

 

Les Bretons s’infligent une autocensure stupide, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, au lieu d’en rejeter le responsabilité d’une manière systématique sur le pays qui les a annexés au XVème siècle, puis colonisés par un régime abominable. Mes recherches sur l’histoire de la Bretagne auraient pu ne jamais paraître, même si elles représentent une dizaine de cahiers très épais (10 cahiers au moins, de 300 pages manuscrites, écrites, en très petits caractères avec des feuilles intercalaires très nombreuses).

 

Je suis né en Bretagne bretonnante en 1941. La « francisation » forcée du pays était telle, en ce temps là, qu’ il ne nous était permis, à l’école, que de parler français, et d’admirer les seules « valeurs » françaises, la France nous étant enseignée comme le modèle de tous les peuples, comme le pays le plus « admirable de l’Univers ».

Chacun de nous a eu son itinéraire de retrouvailles avec ses origines. Le mien n’a rien de très original : je me suis découvert breton en terre étrangère, à Paris. Voici les circonstances singulières qui m’ont conduit à me lancer dans la bataille.Il y a une dizaine d’années, en 1997, j’ai eu enfin l’opportunité de soutenir devant ma faculté d’origine – notre bonne ville de Nantes, capitale politique de notre Duché souverain pendant plusieurs siècles -, ma thèse de doctorat en droit, presque trente années, jour pour jour, après la soutenance de ma thèse de doctorat en médecine.Mon Président de thèse est un homme remarquable. Ce n’est pas seulement sa courtoisie qui me séduit, mais l’éventail de qualités rarement réunies dans une même personne : il est professeur de droit, certes, mais aussi un fin spécialiste de l’histoire des Institutions, un grand connaisseur de l’histoire de l’humanité, un sociologue d’envergure. C’est un homme simple, modeste. Le contact verbal est aisé, et nous parlons, donc. Surprise : ce strasbourgeois , nommé à Nantes de longues années auparavant, connaît l’histoire de la Bretagne, mieux que beaucoup de Bretons !Surtout, son absence totale de parti pris, fait qu’il aborde cette histoire sans complexe, en utilisant des concepts que tous les historiens devraient connaître – je les ai moi-même découverts au cours de mes longues recherches -, et qui nous permettent donc d’aborder tous les problèmes qui ont été occultés pendant plusieurs siècles en Bretagne, afin de dissimuler que notre Pays a été conquis par une puissance étrangère, et, non pas « Réuni » de son plein gré, comme l’enseigne l’histoire officielle de la république française : notre pays a été ANNEXE, contre son gré, le plus fort utilisant sa puissance pour masquer la vérité, et pour empêcher qu’elle ne « remonte à la surface.

 

Je suis « soufflé » par ces propos; ce sont, précisément, les conclusions auxquelles je suis parvenu. Non sans mal, car tout est fait - par les universitaires bretons, en particulier, tenus ou se croyant tenus par des impératifs de carrière - afin que les Indigènes ne voient pas clair dans ce qui est arrivé à leurs aïeux, et à la situation d’esclaves dans laquelle ils se trouvent maintenus, par la double convergence d’intérêts concordants : ceux de l’Etat dit « central », et de l’appareil politique dont il permet l’élection, en « adoubant » les « candidats » complaisants, choisis par ledit Etat central avant de les soumettre au « suffrage » dit Universel et Libre.

Ce qui me frappe le plus est la phrase suivante: « les phénomèmes de collaboration ne sont pas propres à la dernière guerre, ils sont universels; il est hors de doute qu’ils étaient présents lorsque la Bretagne fut annexée par la France ».

C’est le première fois que j’entends un tel discours, formulé avec une concision étourdissante, et une simplicité biblique : J’AI ENFIN TROUVE MON INTERLOCUTEUR, nous parlons le même langage.

Une année ayant passé, je demande à ce professeur, très directement, attendu qu’il est habilité à proposer des sujets de thèse aux doctorants, à les suivre et à présider les jurys, de confier à l’un de ses élèves, si possible choisi parmi les plus intelligents, le sujet suivant: « Comment s’est faite, en 1532, la « Réunion de la Bretagne à la France » ? Je souligne qu’il est probable qu’il ne s’agit probablement pas d’une « réunion », que le sujet n’a jamais été traité d’uns manière satisfaisante par personne, qu’il est même soigneusement occulté dans les universités, et qu’il est vraisemblable que la consultation des archives – à peine effleurées, et toujours interprétées d’une manière cursive et partiale – va réserver des surprises. J’ajoute que les bretons sont en recherche de leur identité, que beaucoup savent que leur culture a été assassinée, et que le champ de recherche est très prometteur.

Quelle n’est pas ma surprise d’entendre cet honnête homme me répondre ceci:

 » Il m’est impossible de prendre cette responsabilité. Non que j’aie à craindre quoi que ce soit pour moi-même, qui arrive en fin de carrière. Mais considérez bien ceci : ou bien je confie cette thèse à un étudiant médiocre ou moyen; dans ce cas, la thèse sera « ratée »; elle n’apportera rien à personne; de plus, la soutenance aura pour effet d’empêcher de traiter à nouveau le même sujet pendant vingt ans, car tels sont les usages des facultés. Ou bien, deuxième hypothèse, je confie le travail à un étudiant brillant. dans ce cas, ce sera pire: la carrière universitaire de ce jeune homme S’ARRÊTERA NET ; il sera exclu de partout, car il aura touché l’intouchable, il aura révélé ce que l’histoire officielle a effacé, d’une manière voulue et consciente. Le dogme français est que la Bretagne A TOUJOURS FAIT PARTIE DE LA FRANCE; elle n’a jamais été indépendante; le « traité » de 1532 n’a été, selon les Français, qu’une mise en conformité du droit avec la réalité. IL EST EMINEMMENT DANGEREUX, pour la carrière d’un étudiant brillant, de le faire travailler sur ce sujet: LA FIN DE L’INDEPENDANCE DE LA BRETAGNE EST UN SUJET TABOU ; selon les français, la Bretagne n’a commencé à exister que du jour ou elle est devenue française; avant, elle était une région obscure et arriérée. C’EST LA FRANCE QUI L’A FAIT ACCEDER A LA CIVILISATION. »

Là, je suis sidéré. Ainsi, nos brillants universitaires se sont tenus à distance de ce sujet par peur, par souci de leur carrière. Et les politiques en ont fait autant : ils sont devenus des vassaux, certains par ignorance, certains d’une manière consciente. Et la situation perdure, sans que personne, dans les milieux officiels, fasse rien pour que cette hypocrisie cesse.

Je vacille.

Pas pour longtemps. Puisque personne ne veut faire ce travail, c’est moi qui le ferai.

Avant que quelques mois s’écoulent, je suis penché sur les archives manuscrites et publiées. Je consulte les tous les traités de droit médiéval qui me tombent sous la main. S’agissant du droit des Traités, je remonte jusqu’au droit romain, en passant par le droit byzantin, le droit canonique …

Au mois de septembre 2001, je soutiens devant un jury composé de professeurs de la Sorbonne un mémoire sur  » Le Rattachement de la Bretagne à la France « . Le jury, composé d’éminents historiens français, est loin d’être enthousiaste. C’est normal : ces hommes ne savent pas, davantage que moi avant que je commence mes recherches, que la Bretagne, à la fin du Moyen âge, est l’une des premières puissances européennes, et que ce que l’on a pudiquement appelé la « Réunion » à la France, a été une catastrophe Nationale d’une extrême gravité.

On m’interroge avec une pointe d’anxiété : vais-je publier mes travaux ? Si oui, cela ne va-t-il pas créer, à terme, des conséquences graves, « jeter de l’huile sur le feu », comme le souligne l’un des membres du jury ? Je réponds que toutes mes initiatives, jusqu’alors, ont provoqué en Bretagne des jalousies et des mesquineries telles que je suis dégoûté d’aller plus avant, et qu’il y a apparence que cela est définitif. L’attitude des compatriotes sur lesquels je croyais pouvoir compter (je pense, notamment, à l’Opéra Anne de Bretagne, saboté par des médiocres, et coulé à force de sottise, alors que je travaillais à confier à un compositeur international de haut niveau cet ouvrage que je voulais introduire dans le répertoire lyrique, à l’égal des chefs d’oeuvre de Verdi et de Wagner), me fait penser sincèrement que mon action en faveur de la renaissance bretonne est définitivement terminée.

Je ne changerai d’avis qu’en 2006, en particulier grâce à Pierre LEMOINE, un Breton ardent, qui, tel la statue du Commandeur, vient me voir à Paris, à plusieurs reprises, et qui trouve un argument déterminant pour me convaincre : ce que j’ai découvert ne m’appartient pas, C’EST LA PROPRIETE DE TOUS LES BRETONS; ma qualité de Breton m’interdit de renoncer. C’est ainsi que Philippe Argouarch publie mes premières chroniques dans le site de l’Agence Bretagne Presse, tandis la télévision bretonne et le revue Bretons » me refusent fermement et absolument leur concours.

Cela me révulse d’y penser : mes pires ennemis ont été les esclaves bretons – ou prétendu tels – beaucoup étant aux postes de commande.

En 1997, dans des circonstances mémorables, je donne une Conférence au Sénat de la République française, illustrée par de très beaux poèmes bretons dits par une comédiennes de renom, Jacqueline DANNO, une bretonne flamboyante, sur notre héroïne nationale, Anne de Bretagne. 300 personnes, très attentives, sont dans la salle. Je me suis bien gardé de dire qu’à travers ce personnage admirable, c’est, en fait, de l’agonie de Duché que j’entends parler, des deux dernières invasions françaises, et comment notre Souveraine, déjà mariée à Maximilien d’Autriche, portant devant l’ Europe le titre prestigieux de Reine des Romains, est contrainte, par l’effet de pressions morales intolérables, à accepter la demande en mariage de son ennemi haï le roi de France Charles VIII, seul moyen de sauver ce qui reste de son pays.Je vis à Paris depuis trente ans. Je ne suis donc pas surpris de l’attitude du public français, certes désappointé par mes propos, mais courtois, ouvert, extrêmement actif au cours du débat très animé qui suit la conférence, les questions posées étant toutes pertinentes. Pas une seule invective, pas un seul propos discourtois. Une certaine stupeur flotte sur l’assemblée : comment a-t-on pu « scotomiser » tout cela ? Pourquoi ce tabou ? Dans quel but ? Il est clair qu’on est chagriné d’apprendre que les Bretons sont une Nation pleine et entière, totalement distincte de la nation française, et que le temps est en train d’arriver ou leurs destins vont se séparer; c’est le sens, irrépressible, de l’Histoire. Mais tous comprennent le sens de mes propos, solidement argumentés, de même que sont argumentées toutes les réponses faites aux questions posées, aucune n’ayant créé chez moi la moindre gêne ou le moindre embarras.Marcel Texier, Président des bretons de l’extérieur, est là. Il ne cache pas sa satisfaction. Quant à moi, je suis satisfait : en plein Sénat de la République française, je suis venu apprendre aux français, comment leur pays, en violation de toutes les normes juridiques internationales du temps, a envahi un pays pacifique et respecté de toute l’Europe, puis a subjugué ses vieilles Institutions, l’a annexé , enfin, l’a réduit à néant. Comme à Troie, je suis le cheval que l’on n’attendait pas, qui a pénétré dans l’ Edifice. Sans trop de difficulté, et sans y créer aucune atteinte à l’ordre public, d’ailleurs. A cette époque, je suis candidat à la succession de Jacques Pelletier, Médiateur de la république, dont je suis le conseiller depuis plusieurs années. La Médiature, au demeurant , est représentée par une vingtaine de personnes; bien sûr, ils sont français, et ne sont pas enthousiasmés par mes conclusions. Mais ce sont des gens intelligents, très capables de comprendre, car je n’ai dit que la vérité. Aussi mes propos ne créent chez eux aucune sorte de scandale. C’est le contraire qui se produit. Si je succède à Jacques Pelletier en qualité de Médiateur, ils ont l’assurance que dans tous les dossiers qui me seront confiés, je me montrerai digne de mes fonctions, et que je ne mentirai jamais.La Bretagne est loin: il n’y a que dans cette contrée qu’on a la trouille, et qu’on vous ferme la porte au moindre souffle de vent. J’ai honte pour certains de mes compatriotes, et je sais pourquoi.

Tous les députés et les sénateurs « bretons » sont invités. En particulier le sénateur de ROHAN. Son ancêtre Jean II se rangea du côté des armées françaises d’invasion. En aucun cas parce que la légitimité était de leur côté, mais, crime ipardonnable, pour chasser du trône  notre Duc souverain, François II, puis sa fille Anne de Bretagne, couronnée  à Rennes en 1489, et se coiffer de la glorieuse couronne ducale. C’est le roi de France qui épousa par la contrainte Anne de Bretagne, et Rohan, destin naturel d’un traître, fut humilié et puni. La Bretagne devint serve par sa faute, impardonnable. Cinq siècles plus tard, la Bretagne n’a rien oublié.Aucun sénateur, aucun député n’est venu. La secrétaire de Rohan, fort courtoise d’ailleurs, me demande au téléphone « Docteur, ne pensez-vous pas que, depuis si longtemps, il y a prescription ? ». Je lui ai répondu :  » En pareille matière, madame, il n’y aura jamais de prescription ».

 

 

 

 

 

LOUIS MELENNEC, docteur en droit, historien.

 

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