20/11/2015 23:28
LETTRE-REPONSE A M. JEAN KERHERVE, professeur honoraire d'histoire du moyen âge
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Vous venez de recevoir, par inadvertance, l'un de mes articles. Vous vous en plaignez.
Je pensais vous avoir rayé de ma liste. Apparemment, votre nom reste encore dans un de mes fichiers.
Bien sûr, j'ai lu TOUS les chroniqueurs du XV ème siècle. Et tous les autres, en particulier bourguignons, anglais, espagnols, italiens .....
Mais oui, j'ai lu vos écrits ! Y avait-il une seule raison pour que je ne vous lise pas ? Je ne suis pas raciste, même si le souvenir des cent millions de morts du communisme me hante. Parmi vos articles, je cite, de mémoire : L'Etat breton aux au 14ème et 15ème siècles ... (nous avions le même éditeur : Maloine, place de l'Odéon, Paris); Aux origines du sentiment national ...; Jean Mauléon ....; un petit article sur La Bretagne des origines (qui n'apporte rien de nouveau); votre analyse de la doctrine ducale dans le catalogue de l'exposition de Daoulas (excellent).
Vous n'avez pas été associé aux sottises écrites, d'une malhonnêteté effarante, dans le catalogue de l'exposition de Nantes, en 2007, sous la houlette minable de Alain Croix. ...
Madame Autrand (qui a fait grief, faisant partie de votre jury, assez méchamment, à votre thèse de n'avoir pas parlé de l'Etat de Bourgogne - n'est-ce pas, qui sait cela, sauf moi ?).
Mais c'est ma formation de juriste et d'historien du monde qui m'a permis d'y voir clair. Sans la connaissance du droit - depuis l'antiquité - , sans la connaissance des histoires de la Chine, du Japon, de la Grèce, des Etats de Mésopotamie, de l'Egypte, de Rome, Des Hittites, de la Turquie, de la Perse, de l'Egypte, etc. etc. etc., on ne peut rien comprendre aux notions de peuples, de nation, de souveraineté, d'indépendance. Et l'on passe totalement à côté du problème breton si l'on borne ses recherches aux seules archives bretonnes, encore plus aux écrits malhonnêtes des Français.
Planiol est notre plus grand juriste, depuis les origines. Je suis entièrement d'accord avec lui, il serait d'accord avec moi si nous étions contemporains. Je suis considéré comme un praticien particulièrement fiable, et honnête, comme il l'a été.Aucun doute à cet égard.
Détrompez vous : j'ai lu TOUS vos articles, et ceux des autres. Je n'interromps jamais mes recherches. A soixante quinze ans, je travaille encore 18 heures par jour, sauf quelques heures le dimanche. Je sais que les autres historiens bretons, par sottise, surtout par jalousie et étroitesse d'esprit, refusent de lire et de citer les miens : c'est un procédé MISERABLE, hélas constant en Bretagne.
Je ne vous cite pas le nombre incalculable de thèses, en particulier celles de vos élèves - Le Page, introduit par vous (excellent), Coativy (pas très bonne), madame ... (j'ai oublié son nom) sur l'Etranger en Bretagne (excellente, quoique vous l'ayez freinée lorsqu'elle parle de la haine des deux pays souverains et ennemis), Morvan (ah !) ... que j'ai lues, les masses d'archives que j'ai dépouillées, le nombre d'auteurs avec lesquels j'ai échangé des idées, et des plus réputés ..
J'ai pensé, que vous étiez prisonnier de vos idées, et surtout de la Doxa française, que vos fonctions vous rendent prisonnier du système, et vous obligent à le servir, mais que, comme moi, vous connaissez la vérité historique. On ne fait pas carrière dans l'université sans faire d'énormes concessions à la vérité : vous n'aviez pas pas le choix : MOI, JE L'AI ASSUME, et refusé toutes les avances de ce système infiniment médiocre, malhonnête, et corrompu. Et Dieu sait si des avances, il y en a eu !
Contrairement à ce que vous affirmez, je suis toujours très attentif à lire les opinions des autres. Surtout celles que je ne partage pas : car là, je suis obligé de faire jouer mon intellect pour les peser et les soupeser. Non, je n'ai jamais - je disjamais - aucune peine à reconnaître que j'ai tort, si cela advient. Et je n'émets mes opinions qu'après avoir travaillé avec acharnement pour comprendre.
Vos articles m'ont-ils apporté ? Oui, dans cet état d'esprit, et sans aucune sorte de parti pris.
Mais vous n'êtes pas dans les mêmes dispositions que moi. Par deux fois, vous venez de m'écrire que vous ne voulez même pas lire mes écrits, ce qui est étrange pour un chercheur. Et vous réitérez. Vous venez, dîtes vous, de "survoler", "rapidement" encore, le texte qui vous est parvenu par erreur. Car je sais que vous êtes assez imbu de vos conclusions, pouvez-vous le nier ? Est-ce ainsi que procèdent les historiens bretons ?
N'AVEZ VOUS PAS HONTE ? Mais pour qui vous prenez-vous, monsieur Kerhervé ?????
Je vous suggère de me ranger dans les spams. Ainsi, le dysfonctionnement des listes ne vous toucheront plus. Et moi non plus.
A défaut de lire mes écrits, lisez Planiol, tome III, pages 51 à 104. Vous apprendrez ce qu'est la Souveraineté bretonne au moyen âge, et en quoi la France est un pays résolument étranger. Et que tout s'est joué sur un rapport de force, qui nous a été défavorable, en particulier en 1491 et en 1532, les armées françaises étant alors en Bretagne, et pas pour nous dorloter. En aucun d'une mauvaise lecture des textes par le docteur Mélennec.
LOUIS MELENNEC
Pour information : le Livre Bleu de la Bretagne a été téléchargé 200 000 fois, et commenté dans plusieurs pays étrangers. Ce petit livre a apporté un immense soulagement (je pèse mes termes) aux Bretons qui l'ont lu, après cinq siècles d'humiliations par l'Etat colonial, spécialement de 1789 à nos jours. Ils attendaient depuis longtemps d'être réhabilités. Justice est faite. La suite - l'émancipation totale de l'Etat tortionnaire - va venir. C'est une certitude, seule la date est inconnue. Et peu importe ce que les collabos feront.