NATION FRANCAISE, NATION BRETONNE : L'EFFROYABLE IMPOSTURE DE LA FRANCE.

24/04/2016 19:50



NATION FRANCAISE, NATION BRETONNE : L'EFFROYABLE IMPOSTURE DE LA FRANCE.

La nation française est très récente; le peuple breton existe avant notre ère. Comment les "hystoryens" français ont falsifié l'histoire de France".

(Extraits d'un article de Louis Mélennec, publié le 30 août 2008).


Comme le reconnaissent tous les spécialistes en sciences politiques et en droit international, ainsi que les historiens spécialisés (Colette Beaune, Mollat du Jourdain, Fr. Olivier Martin, Suzanne Citron, Pierre Chaunu, Philippe Némo…),  personne ne reconnait la qualité de nation à « la » France – celle que l’on dénomme actuellement « l’hexagone », avant  le 16 ème siècle. Elle est en gestation avant cette époque, mais n'existe pas encore d'une manière bien solide.

Le « royaume de France » existe, il est vrai, au plan théorique – ou, plus exactement, fantasmatique -, lorsque Hugues Capet ceint la couronne, en 987. C’est, tout au plus, « une sorte de mythe, conservé dans l’esprit du roi, de ses serviteurs, et de quelques gens d’église », écrit Charles Petit-Dutaillis, dans son ouvrage « La monarchie féodale en France et en Angleterre » (Albin Michel, Paris, 1971, page 16); une « séquelle », purement intellectuelle, ne répondant à rien ni au plan géographique ni au plan politique, du partage de l’immense empire carolingien, scindé en trois parties en 843 par les fils de Louis le Pieux, auxquels échoient la « Francia occidentalis  » (pour Charles le Chauve), la « Francia orientalis » (l’Allemagne actuelle, pour Louis dit « le Germanique »), la Lotharingie » ( longue bande de terre s’étendant de la mer du nord au nord de l’Italie », pour Lothaire) (K.F. Werner, Les origines, Paris, page 459).

En 987, « La France » ne désigne qu’un territoire exigu, qui dépasse à peine les limites du diocèse de Paris, représentant un espace allant, grosso modo, de Senlis à Orléans, c’est-à-dire l’équivalent de un ou deux départements actuels. On est très loin de ce que sera le royaume « réel » quelques siècles plus tard, après ses agrandissements successifs. Comme le dira avec humour Henri IV, à propos de son minuscule royaume de Navarre, à la fin du 16ème siècle "mon royaume est si petit, que je pourrais en faire le tour à cloche-pied".

Hugues Capet, duc de France avant son élection, considéré comme le fondateur de la dynastie capétienne – à laquelle il faut bien assigner un début, ce qui n’est pas choquant en soi -, exerçant son autorité sur un pays aussi exigu, porte un titre pompeux, mais il n’est rien d’autre qu’UN PRINCIPICULE. Il y a accord total de tous les historiens sur ce point. Navrant pour l’égo surdimensionné des Français. mais strictement exact : la France n'est encore RIEN en l'an mil.

Le « royaume » se construit par des apports multiples et successifs, tant au plan territorial qu’au plan de la doctrine, au fil des guerres, des invasions des pays voisins, des mariages, des héritages, des achats de seigneuries voisines (Olivier Martin, page 315: méthodes d’extension du domaine).

L’UNE DES METHODES LES PLUS CONFORTABLES pour s’enrichir aux dépens d’autrui, consiste à prétendre que le roi capétien, en s’emparant des territoires jouxtant ceux qu’il contrôle effectivement, détenus par d’autres Princes,  ne fait que  "rentrer chez lui": il ne fait que  "récupérer" ce que d’autres ont dérobé à ses ancêtres ou à ses prédécesseurs. Avec une bonne armée, et avec quelques bonnes doses de corruption, on arrive très bien à faire celà. Lorsque l’invasion est faite et parfaite, que le gouvernement local a été détruit, que les hommes de mains de l’envahisseur ont remplacé les « originaires » dans les postes stratégiques, que des « collabos » locaux ont été recrutés en nombre suffisant, le piège infernal se referme, parfois d’une manière définitive.

Ce n’est pas une invention géniale. Elle est de tous les temps. C’est en vertu d’un raisonnement analogue – une très vague allégeance de pays voisins, à une époque floue et si possible non identifiée -, que le Maroc occupe actuellement le Sahara occidental , et que la Chine exerce des exactions abominables, au vu et au su de tous, sur les misérables populations tibétaines (et bien d’autres, sans doute).

Au plan intellectuel, les conseillers de l’entourage royal  consolident, avec habileté, l’idée que les Capétiens sont les héritiers des Carolingiens – ce qu’il ne sont pas -, et que le royaume agrandi n’est rien d’autre que le reconstitution de l’ oeuvre territoriale de ceux-ci, en particulier de Charlemagne. Par « strates », successives, le mythe se complète, s’ajoutant à d’autres aussi mal fondés au regard de la vérité, et prend consistance, au point d’être considéré comme le reflet de la réalité historique. Lorsque la France s’emparera de la Lorraine, Louis XIV écrira dans ses mémoires cette absurdité: « C’était l’ancien patrimoine de nos pères; qu’il était beau de le joindre au corps de la monarchie, DONT IL AVAIT ETE LONGTEMPS SEPARE (!) » (Michel Déon, Louis XIV par lui-même, Paris, 1983, page 156).

La dynastie capétienne naissante aurait pu disparaître. Mais elle eut l'heur de réussir. Dès le onzième siècle, étant devenue plus crédible et plus solide, les hommes du roi assignent  au royaume théorique sur lequel les descendants de Hugues Capet sont censés régner, des limites beaucoup plus larges que le royaume réel : au Nord la Manche, au sud les Pyrénées, à l’Ouest l’Océan Atlantique, à l’Est l’Empire, délimité par l’Escaut, la Meuse, le Rhône (toute la rive gauche du Rhône, en particulier le Dauphiné et la Provence, sont hors du royaume) ( voir, en particulier, Suzanne Citron, page 113). A l’OUEST, LA PENINSULE ARMORICAINE RESTE TOTALEMENT A L’EXTERIEUR DU MONDE FRANC (idem, page 113).

Les conseillers du roi capétien tentent avec acharnement de faire accroire que le royaume  minuscule des descendants de Hugues Capet coïncide, en réalité, avec le « lot » qui fut attribué à Charles le Chauve, fils de l'empereur franc Louis le Pieux,  par le partage de Strasbourg de 843, la vaste « Francia occidentalis », dont les limites, précisément, sont celles indiquées ci-dessus. (Voyez les cartes nombreuses publiées sur la toile de ce qu'a été, pendant une très brève période de l'histoire, ce concept de Francia occidentalis). C’est une pure imposture, inventée à postériori par l’abbé de Fleury, dans la deuxième moitié du 11 ème siècle, mais ingénieuse, dans la mesure ou elle donne légitimité aux rois capétiens, et leur permet, pendant des siècles, de s’étendre aux dépens des princes périphériques, supposés avoir « volé » à la monarchie des territoires qui ne leur appartiennent pas (Suzanne Citron, page 127; Colette Beaune, page 417). C’est la fameuse théorie du « démembrement du royaume » par les Comtes, Ducs et Princes locaux, plus ou moins assimilés à des bandits de grands chemins, auxquels l’équité commande qu’ils soient mis en situation de « rendre gorge », c’est à dire de restituer à la Monarchie issue de Hugues Capet ce que leurs ancêtres s’approprièrent, jadis, d’une manière frauduleuse.


La puissance militaire de la France s’accroissant au fil du temps – surtout depuis Louis XI, qui décède en 1483 -, la théorie produit ses effets, puisque personne n’a plus la force de démontrer son absolue fausseté, et qu'il s'agit d'une imposture, et que les armées françaises sont devenues redoutables.

La réalité est beaucoup plus simple: lorsque la dynastie carolingienne se délite et se dissout, au point de ne plus pouvoir administrer les très vastes territoires qu’elle a jadis possédés (durant les 9 ème et 10 ème siècles), l’autorité renait comme elle peut, là ou elle le peut, sur des entités plus petites, déjà cohérentes, ou bien créées par les nouveaux souverains locaux: ici un Comte, là un Duc, plus loin un vicomte, un Prince, etc. Ces nouveaux souverains organisent le pouvoir dans leur sphère d’action, mais en aucun cas ne « dérobent » à la dynastie disparue ou émasculée quoi que ce soit.

Il est très important, même si je me répète à dessein, pour bien faire comprendre ces notions, d’insister sur le fait que c’est sur le fondement de pures affirmations, ne correspondant à aucune réalité juridique, que la Chine, maîtresse de forces armées colossales, martyrise actuellement le Tibet, que le Maroc occupe le Sahara occidental, et que la France, parvenue au contact des frontières bretonnes sous Louis XI, se prépare à précipiter ses armées sur la Bretagne, en INVENTANT de toutes pièces de prétendues raisons, mensongères, qui ne prendront consistance que par les invasions armées meurtrières, qui, une fois faites et parfaites, INTERDIRONT DESORMAIS AUX BRETONS, comme Planiol le résume en une phrase admirable, d’écrire normalement leur histoire, JUSQU’A CE JOUR (Je reviendrai sur ce point, mais en temps opportun seulement).

Au stade dont il est question ici (13 ème, 14 ème, 15 ème siècles), l’ ensemble dominé par les descendants capétiens, est bien loin de constituer UNE nation. Il est pluri-ethnique et pluri-national. Comme le fut jadis la Gaule, laquelle n’a jamais constitué UNE NATION, comme on l’enseignait dans mon enfance à l’école (Christian Goudineau, Regard sur la Gaule, Paris 2007, page 70). Comme les Sénégalais et les populations de l’Afrique noire, qui devaient, à peine de coups de règle sur les doigts, se référer à « nos ancêtres les Gaulois » (!), ma première leçon d’histoire, apprise par coeur à l’âge de six ans, d’un culot inoui, était ainsi libellée: " En ce temps là, la France s’appelait la Gaule (!)" : c’est ainsi que mes lointains ancêtres et moi même sommes entrés d’un coup dans la Francité, plus de mille ans avant que la France existe ! Je n’ai pas eu le droit de protester. Et d’ailleurs, sur la base de quels arguments ? C’était l’article premier du catéchisme français, le moins contestable de tous, pour les consciences fragiles et friables que sont les enfants, surtout s'ils sont crédules comme le sont les enfants bretons : la France venait "du fond des âges", elle avait toujours existé, elle n'avait pas d'origine !

Qui croira, moi pourtant assez éveillé au plan intellectuel, que j’ai été maintenu dans cette absurde croyance pendant PLUS DE VINGT CINQ ANS ? C'est à l'âge de trente ans que, conscient des mensonges dont j'étais victime, je me suis lancé d'une manière furieuse dans la recherche historique.

Résumons : la principauté capétienne est constituée essentiellement, dans ses débuts, par les provinces » centrales » de la France actuelle, jouxtant l’Ile-de- France. Ces provinces deviennent réellement françaises, le temps faisant son oeuvre, par extension du domaine royal, d’une manière progressive, après leur rattachement, par achat, mariages, confiscations, conquêtes (l’ile- de- France, l’Orléanais, la Champagne, la Normandie, l’Anjou, le Maine….).

Les provinces « périphériques », tout en reconnaissant l’autorité théorique du roi de France pour un certain nombre d'entre elles – théorique parce que ce personnage lointain et quelque peu fantomatique n’y exerce de prérogatives que d’une manière très progressive, le pouvoir réel restant jusqu’à Louis XI entre les mains des Princes locaux -, n’ont, pour un certain nombre, pas de sentiment national net, partagées qu’elles sont entre l’appartenance tantôt à la France, tantôt à un autre pays (l’Angleterre : Guyenne et Normandie; Etats Bourguignons : villes de la Somme et Artois; Empire : la Franche comté (comté de Bourgogne); l’Alsace, la Lorraine font partie du Saint Empire Romain Germanique… L'identité réelle, pour ces provinces là, à cette époque, n’est encore ni française, ni anglaise, ni bourguignonne; elle est celle qui résulte de leur propre histoire, pluricentenaire. Ce n'est évidemment pas le cas pour les Bretons, qui sont un peuple identifié depuis l'antiquité, très conscient de son identité, et pour lesquels la France est l'ennemi millénaire détesté.

CE N’EST PAS A DIRE QUE LA NATION FRANCE N’EXISTE PAS. « La » Nation française, celle qui se sent telle parce que ses « Princes naturels » sont les Capétiens, et qui vit de la même existence sous leur autorité depuis des siècles, développe, au fil des évènement un sentiment de solidarité entre provinces appartenant à cet ensemble, et de fidélité  dynastique au prince qui les gouverne (Colette Beaune, page 417). Elle n’est constituée, au début du 15 ème siècle, que par les provinces centrales mentionnées plus haut. Les autres sont dans une situation indécise; elles sont dans l’éventualité, au fil des évènements, des guerres, des conflits incessants entre les puissants, de se rattacher, le cas échéant, physiquement, et affectivement au pays qui s’en emparera durablement, ballotées qu’elles sont entre les uns et les autres,  comme ce sera le cas, beaucoup plus tard, pour l’Alsace, tour à tour terre d’Empire, puis française, puis allemande, puis française à nouveau (Voir notamment: Jean Ritter, L’Alsace, Presses Universitaires de France, Paris, 1985).

L’INSTABILITE DE CE QUI COMMENCE A RESSEMBLER A CE QUE LA FRANCE va devenir, est considérable, le royaume, envahi à de nombreuses reprises, étant menacé sans cesse et sans cesse de désintégration et d’éclatement.

Beaucoup ont oublié – à supposer qu’ils aient  jamais eu connaissance des faits -, que du temps de Louis XI, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, à la tête d’un « conglomérat » de provinces fort diverses, s’étendant du duché et du comté de Bourgogne (la Franche Comté actuelle), à le mer du Nord (incluant l’actuelle Belgique et les pays Bas), a failli être sacré roi par l’Empereur du Saint Empire Frédéric III. Si cela s’était fait, le nouveau royaume aurait probablement porté le nom de Lotharingie (voir la passionnante relation de son contemporain Thomas Basin, dans son Histoire de Louis XI, Les Belles Lettres, Paris 1972, livre IV, page 172; ainsi que l’ouvrage de Bertrand Schnerb, L’Etat bourgignon, Paris 2005, page 417). Au moment de la mort de Charles le Téméraire (en janvier 1477, l’année même de la naissance d’Anne de Bretagne, six ans avant la disparition de Louis XI), les « Etats Bourguignons », par un mécanisme similaire à ce qui se passe partout ailleurs ou les peuples se soudent et développent une identité commune,  sont en voie de constituer une Nation authentique, qui s’effondrera avec la chute du Duc de Bourgogne, allié précieux de la Bretagne, alors qu’un sentiment national est déja très perceptible, au moins dans certaines parties des vastes territoires dont il est devenu, à la suite de ses ancêtres le « Prince Naturel », comme on le dit à l’époque.

(Nota: depuis toujours, de la même manière, le Prince Naturel des Bretons est le Duc de Bretagne, EN AUCUN CAS le roi de France, QUI EST LE ROI D’UN PAYS EN TOUS POINTS DISTINCT DE LA BRETAGNE; références INNOMBRABLES).

Identiquement, fait quasi ignoré, les provinces du sud du royaume (grosso modo: les seigneuries du massif central et la Provence), ont failli être détachées de la France, au début du 16 ème siècle, pour constituer, après les défaites de François I er par Charles Quint, un royaume propre au profit du connétable de Bourbon, la couronne de France devant revenir à Henri VIII d’Angleterre, les provinces de l’est à l’Empereur Charles Quint (Henry Lemonnier, Henri II, Taillandier, Paris 1983, page 56).

LA FRANCE NE COMMENCE A DEVENIR GEOGRAPHIQUEMENT "STABLE", et à ressembler à ce qu’elle est actuellement, par des acquisitions territoriales diverses, que très tardivement, à partir de Louis XI (mort en 1483), Charles VIII (mort en 1498), de Louis XII (mort en 1515). Désormais rattachées, jusqu’à aujourd’hui, à la France actuelle, ces provinces, vivant toutes des existences assez similaires  autour des princes Capétiens, et soumises de plus en plus au gouvernement centralisé créé par eux, se mettent alors, PROGRESSIVEMENT, à développer, tout en conservant pour certaines une « personnalité » forte, ainsi que des régimes juridiques et fiscaux particuliers (le Languedoc, la Provence…), un sentiment de « parenté », voire de solidarité, qui devient, par la force des choses, un « sentiment d’appartenance » commun, très fort autour de l’Ile- de-France et des provinces » centrales », de plus en plus « dilué » à mesure que l’on s’éloigne de Paris et de la vallée de la Loire, ou séjournent souvent les rois.

LA BRETAGNE, qui n’a jamais ressenti d’ autre SENTIMENT D’APPARTENANCE QUE BRETON  (ce fait est STRICTEMENT CERTAIN, en aucun cas une hypothèse d’école), doublé d’une haine farouche pour ceux d’en face, EST UN ETAT TOTALEMENT SOUVERAIN jusqu’aux invasions militaires françaises de 1488 et de 1491 (Cf les références précitées du traité de Marcel Planiol). Quoiqu’envahie, occupée, subordonnée politiquement et militairement, muselée après la mort d’Anne de Bretagne en 1514, elle reste « province réputée étrangère », et continue à jouir d’un statut spécial jusqu’en 1789,  qui lui confère un semblant d’autonomie, qu’il a bien fallu lui accorder, en raison de la violente et foncière hostilité des Bretons à l’égard de leurs ennemis millénaires, les Français.

En fait, les « garanties » solennellement proclamées par la France en 1532, à l’occasion du faux traité d’Union entre les deux Pays - en réalité une annexion faite en violation du droit international du temps -,   SONT CONSTAMMENT  VIOLEES par notre voisin de l'Est, en particulier par le biais d’ extorsions de fonds considérables, dont Marcel Planiol a donné un bilan provisoire (tome 5, pages 95 et suivantes; impressionnante thèse de Yves Bonvallet sur le sujet, sous le titre: Des contraventions au « Traité » d’Union entre la Bretagne et la France de 1532 à 1715; Paris, 1942). Ceci dans l’attente des thèses plus complètes qui seront ORDONNEES PAR LES PROFESSEURS D’HISTOIRE DANS LES FACULTES QUE NOUS ENTRETENONS AVEC NOS DENIERS, lorsqu’ils se seront « libérés » totalement des contraintes de toutes sortes qui pèsent sur eux, notamment idéologiques et de carrière.


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La refondation de la Bretagne suppose UNE DOCTRINE, un corpus de principes sains, et d’une honnêteté irréprochable, dont l’élément le plus important, je le répète, n’est pas la langue, mais l’histoire; même si la valeur de la langue comme symbole est considérable, et si son enseignement doit être poussé aussi loin que possible, jusqu’au point ou en sont les Flamands, qui ont vécu la même humiliation que nous, que nous, mais qui, eux, osent en tirer les conséquences.

LA « REVOLUTION » DE 1789,  PAR LES VIOLENCES SAUVAGES ET LES ATROCITES que l’on sait,  dignes des plus exécrables abominations de l’histoire de l’Humanité, décrète qu’aux lieu et place de ces pays dont chacun possède sa personnalité propre, et qui sont, pour les les plus anciens, d’ AUTHENTIQUES NATIONS, orgueilleuses de leur antiquité (les Bretons, les Basques ….), artificiellement « scotchés » par le fait d’ avoir vécu sous des rois communs, sont maintenant soumis à une tyrannie effroyable. Sans être consultés, ils sont précipités TOUT D’UN COUP, dans une seule et même entité, dans ce ce que l’on affirme être une  même nation, LA NATION FRANCAISE. Celle-ci n’est pas la leur, ne l’a jamais été, et ne pourra jamais l’être; elle leur est étrangère, elle désigne la nation des Français, en aucun cas celle des Bretons….. (Ce que Nicolas Sarkosy a cru, sous la plume de l’un des rédacteurs de ses discours officiels, énoncer sous cette forme absurde: « En France, c’est l’Etat qui crée la Nation »; aveu terrible, par lequel est affirmé d’une manière solennelle que ni les Basques, ni les Corses, ni les Bretons, ni les Alsaciens, ni les Flamands n’ont jamais adhéré de leur propre volonté à une nation autre que la leur).

En 1789, dans leurs cahiers de doléances, quasi unanimes, les Bretons exigent le maintien de leurs Institutions, et DE SE GOUVERNER SANS INGERENCE ETRANGERE. Leur propre nation, source de fierté et d’ amour, selon les excités de Paris, N’EXISTE PAS, elle n’a jamais existé ! Stupéfaits, ils apprennent qu’il n’existe plus qu’une seule langue « nationale », CELLE DE CELUI QUI A LA LA CRUAUTE DE FRAPPER LE PLUS FORT et de l’imposer par la brutalité, au nom d’une prétendue « supériorité » et d’une « universalité » qui n’ont existé que dans l’esprit arrogant de leurs thuriféraires: LE FRANCAIS. Là est l’origine de CETTE PRETENDUE LANGUE UNIQUE POUR LES PEUPLES DE CE QUI EST DEVENU UN HEXAGONE,  ET PAS AILLEURS. Parmi d'autres insanités, on connaît cette énormité, qui côtoie d’autres du même acabit, oeuvres de deux ou trois dérangés mentaux: « UN PEUPLE LIBRE NE PEUT QUE PARLER LA MEME LANGUE » !

Voilà les libertés qu’enseigne la Nouvelle France: la destruction de celles des autres. C’est un coup de force inouï, une IMPOSTURE, sous laquelle on tente encore de nous faire vivre, en 2008 ! Les titulaires du nouveau pouvoir, avec leurs forces armées, font payer chèrement le prix des manquements à la nouvelle doctrine (une religion séculière, en réalité, comme le fut la marxisme), à ceux qui prétendent conserver leur identité, leur fierté nationale, leurs franchises et leurs Libertés.

Pour nous Bretons, deux « expériences » « révolutionnaires », terrifiantes encore aujourd’hui, et de nature à se faire dresser les cheveux sur la tête restent « incrustées » dans les esprits.


LOUIS MELENNEC, Docteur en droit et en médecine, DEA d'histoire délivré par la Sorbonne.

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